Frédéric Mai

Oser Ma Vie avec Charlotte Sumian


Interview de Charlotte Sumian pour l'émission Oser Ma Vie

 

Frédéric Mai : Bonjour à tous les explorateurs Oser Ma Vie. Aujourd'hui, je suis honoré d'accueillir Charlotte Sumian, professeur de yoga, artiste, danseuse, acrobate professionnelle, coach, chorégraphe et bien sûr, entrepreneure.

Osez ma vie, c'est le podcast qui vous permet d'imaginer, d'initier et de créer la vie que vous voulez. Charlotte Salut. Je te remercie vraiment de tout cœur d'avoir accepté mon invitation dans l'émission Oser ma vie.

Charlotte Sumian : Merci. Merci de m'avoir invité et bonjour à tous !
Frédéric Mai : Alors, nous allons décrypter ensemble ton être, ta passion, ton énergie qui t'a permis d'oser qui tu es aujourd'hui. Et puis tu nous partageras également quelques pistes précieuses pour tous ceux qui veulent faire vibrer leur vie au rythme de leur passion. Est-ce que c'est OK pour toi
Charlotte Sumian : Avec plaisir, c’est pour ça que je suis là.

Frédéric Mai : Alors c'est parti !

Mais avant tout, je vais essayer de dresser un rapide portrait de toi. Bien sûr, tu me corriges s'il y a des erreurs. Charlotte, tu as 30 ans et tu danses depuis l'âge de 5 ans , et à 13 ans, tu fais déjà partie d'une troupe professionnelle. Tu intègres l'Académie internationale de danse de Paris à 18 ans. Et puis, très rapidement, tu es retenu dans la comédie musicale Mozart l'Opéra Rock, qui marque le début de ta carrière artistique et un formidable tremplin vers les tournées musicales qui s'enchaînent : Stars 80, Notre-Dame de Paris, le magnifique spectacle The House of Dancing Water et d'autres encore.
Et puis tu te formes à l'acrobatie aérienne, ce qui te permet de t'envoler dans le Cirque du Soleil et le Cirque de Paname jusqu'au début de l'année dernière, d'ailleurs.
Parallèlement et dès l'âge de 18 ans, tu pratiques régulièrement le yoga, discipline que tu as découverte lors d'une tournée et qui a très vite fait partie de tes routines d'échauffement et de relaxation avant les spectacles.

Il y a quelques années, tu décides de former au yoga Vinyasa et Ashtanga afin de l'enseigner et même de créer ton propre concept en y intégrant une dimension danse.

Entre la danse, l'acrobatie, le yoga qui font partie intégrante de ta vie et qui donnent une cohérence et un ton très personnel à tout ce que tu proposes, tu es Charlotte, une femme unique et inspirante et c'est pour cela que tu es avec nous aujourd'hui, mais Charlotte, qui es-tu vraiment ?

Charlotte Sumian : Merci beaucoup. Ça fait très plaisir d'entendre un petit résumé de son parcours si bien fait, donc très agréable. Merci. Qui je suis vraiment ? Donc une fille, une femme de 30 ans, comme tu l'as dit, pleine de vie, j'aime vraiment la vie. Je suis passionnée, c'est à dire que quand il y a quelque chose qui me plait dans la vie en général, j'y vais à 200 pour cent. Et voilà, c'est ça ma force depuis toujours, c'est deme laisser un petit peu guider par mes passions, sans trop trop penser à l'avenir, plutôt vivre dans le moment présent.

Voilà ça, c'est plutôt ma philosophie, ma philosophie de vie. Et sinon, je suis mariée depuis cette année et j'attends un bébé. Donc ça, c'est vraiment qui je suis en ce moment, en 2021.

Frédéric Mai : Félicitations pour ces belles nouvelles. Et on va venir et revenir sur ton parcours maintenant. A ton avis, est ce que ton enfance te prédestinait à devenir qui tu es aujourd'hui ?

Charlotte Sumian : Oui, je pense. Je pense que ça m’était prédestiné puisque dès mon plus jeune âge, j’ai dansé avec ma maman, en fait, elle était professeur de rock et de danse de salon, donc chez moi, ça dansait tout le temps et moi, j'ai tout de suite accroché avec cette discipline. Et c'est moi qui demandais, qui était en demande de faire des cours de danse. Je pense que dès mon plus jeune âge j'avais la fibre artistique.

Frédéric Mai : Excellent. Est-ce que tu es du genre à faire des roues, des acrobaties, des pointes ou des passes partout où tu trouves ?
Charlotte Sumian : Plus maintenant. Parce que ça paraitrait très bizarre à 30 ans. Mais oui, j'ai toujours fait ça, un peu toujours sur la plage. Ce genre de choses.
Frédéric Mai : OK, donc, tu as baigné très jeune déjà dans ta passion d'aujourd'hui. Et finalement, qu'est-ce que tu voudrais dire à tes parents aujourd'hui ?
Charlotte Sumian : Mes parents, j'aimerais leur dire merci parce qu'ils m'ont toujours soutenu dans ce choix dès qu'ils ont su que je voulais être artiste danseuse professionnelle. Ils m'ont vraiment épaulée sans pour autant me dire quoi faire. Ils m'ont laissé totalement libre. Donc ça, je trouve ça beau de faire confiance à son enfant. OK, c'est sa passion et on va la laisser aller jusqu’au bout et voir comment elle s'en sort. Ça, c'était vraiment la chose que je veux leur dire aujourd'hui.

Frédéric Mai : Génial !

Charlotte, est ce que tu peux nous raconter les grandes étapes de ton parcours, qui te mènent à ta passion d'aujourd'hui, Le yoga, mais qui finalement se mêle aux autres passions, que sont l’acrobatie et la danse.
Charlotte Sumian : Alors, les grandes étapes : on va dire que ça a commencé, surtout à 18 ans, puisque avant, c'était plus l'étape de réaliser que je voulais devenir danseuse professionnelle. Donc ça, ça s’est fait très jeune, vers 10, 12 ans, j'ai su que je voulais en faire mon métier. Et à 18 ans, j'ai passé une audition à Paris pour être danseuse dans un spectacle et on ne m'a pas pris dans ce spectacle, mais on m'a repérée pour rentrer dans une école, celle dont tu as parlé tout à l'heure, l'Académie internationale de la danse. Et c'est là que ça s'est un petit peu déclenché, parce qu'il a fallu que je quitte ma ville natale, ma famille, mes amis, tous mes repères pour me consacrer à ma passion. Donc là, vraiment, ça a été l'étape clé de monter à la capitale et à partir de là, ça s'est enchaîné : les castings, les cours, un métier de danseuse, quoi. Donc, il ne faut jamais s'arrêter. Il faut vraiment toujours aller un petit peu plus loin.

Ensuite, on va dire que la deuxième étape clé, c'est quand j'ai rencontré mon mari sur la comédie musicale Notre-Dame de Paris. Lui, il est acrobate, donc ancien gymnaste, et c'est vraiment lui qui m'a fait découvrir ce monde-là de l’acrobatie. Et là, je me suis dit qu'il y avait peut être autre chose à creuser puisque je suis quelqu'un qui aime bien essayer de nouvelles choses. Donc, j'ai commencé un petit peu l'aérien et c'est là que j'ai décidé de me former pour devenir acrobate aérienne.

Aérien, ça veut dire que moi, je ne fais pas tout ce qui est flips ou salto au sol, mais plutôt de la souplesse dans les airs. C'est comme de la danse dans les airs.
Et la troisième étape, c'était il y a deux ans, quand j'ai passé ce diplôme de professeur de yoga, puisque, comme tu l'as dit, le yoga m'accompagne depuis maintenant une douzaine d'années. Je pratique très régulièrement et j'ai tout de suite accroché avec la discipline quand j'ai commencé. Donc le fait de devenir prof, c'est une grande étape.

Frédéric Mai : Super, beau parcours, bien résumé. Et aujourd'hui, est ce que tu te sens plus danseuse, acrobate, professeur de yoga ou coach ou chorégraphe ?
Charlotte Sumian : Oui, c'est dur à dire. Les deux derniers moins, mais pour l'instant, je n’arrive pas à dissocier. Je suis Charlotte, la danseuse qui fait de l'aérien et qui enseigne le yoga. C'est pour moi impossible de dissocier l'un de l'autre parce que s'il n'y avait pas la situation actuelle du Covid, je pense que je serais sur scène et je donnerais des cours de yoga à côté voilà.

Frédéric Mai : Alors, quels ont été les moments de ta vie où tu te dis : Maintenant, j'ose, j'ose faire de mes passions un métier ?

Charlotte Sumian : Alors justement, ce moment-là, à 18 ans où j’ai décidé de partir de chez mes parents et de vivre ma vie d'artiste, je pense que c'est l'étape clé. Je me suis dit là, il faut oser maintenant, c'est maintenant ou jamais à 18 ans, il ne faut pas faire ça. C'est un métier qui, finalement, n’a pas une durée de vie super longue. Donc, si on ne commence pas très tôt, c'est compliqué. Je me suis dit là, c'est maintenant ou jamais.
Frédéric Mai : OK, et alors qu'est-ce que tu as osé faire concrètement pour y arriver ? Dans ton premier métier et dans les suivants. Finalement, je pense qu’il y a eu des étapes, tu as du sortir de sa zone de confort, dépasser tes peurs et y aller.
Charlotte Sumian : C’est ça, donc pour résumer, prendre des risques. Je pense que ce n’est pas un métier qui peut se faire sans prendre de risques. Déjà sortir de sa zone de confort. On a beau être bien chez soi avec sa famille et dans son petit cocon, il faut changer de ville parce que parfois, ça se passe pas en province, c'est plutôt dans les capitales. Oser partir en tournée quand on propose des contrats à l'étranger, ça, c'est vrai que c'était difficile comme choix à faire parce que mon premier contrat, c'était en Chine et j'avais beaucoup d'appréhensions envers la Chine.
Je ne sais pas pourquoi, et c'était 5 mois, donc ce n’était pas énorme non plus. Mais ça a été dur pour moi de prendre cette décision. Mais je n’ai jamais regretté sincèrement ça. Et ensuite prendre le risque de se dire je vais sortir de ma zone de confort et apprendre une nouvelle discipline qui me demande beaucoup d'efforts et de repartir à zéro. Donc, quand j'ai commencé l'aérien, là, ça a été très dur.
Frédéric Mai : OK, quand tu parles de ton appréhension avec la Chine, au retour après tes 5 mois, qu'est-ce que tu t’es dis finalement à propos de la Chine ? Tu avais encore les mêmes appréhensions ?
Charlotte Sumian : Alors, je n’aimais pas trop trop la Chine. Ça a été compliqué, mais on est allé aussi dans d'autres pays comme Taïwan et le Japon, où j'ai été beaucoup plus d'ouverte d'esprit au niveau de l'Asie. Et aussi, il y a certains côtés que j'ai adoré en Chine, comme le côté traditionnel, tout ce qui est touristique, culturel, c'est magnifique. Donc je me suis dit je ne sais pas si je vais repartir tout de suite. En fait, j'ai décroché un contrat de deux ans en Chine, donc j'ai vécu deux ans en Chine, à Macao, c’est si une petite ville est en dessous de Hong Kong et ça s'est très bien passé.
Frédéric Mai : Mais ce qui prouve que quand on sort de sa zone de confort, souvent, on arrive à remettre en cause toutes ses croyances, ses idées, ses appréhensions. Et c'est ça qui est merveilleux. Oser sortir, oser avancer, sinon, on n'imagine même pas ce qui se passe en dehors de ces limites-là.
Charlotte Sumian : C’est ça. Si on n'a pas testé, on ne peut pas savoir ce qui nous attend.
Frédéric Mai : Dans tout ce parcours, quelles ont été tes plus grosses peurs et tes plus grosses appréhensions sur le chemin qui mène vers qui tu es aujourd'hui ?
Charlotte Sumian : Alors peurs et appréhensions ? Je dirais c’est quand je suis passé du côté aérien, l'acrobatie. Quand on m'a recruté pour le Cirque du Soleil, c'est moi qui ai postulé, donc il fallait que je fasse une grosse vidéo de présentation. Donc, 20 minutes de vidéo pour auditionner. Donc là, j'ai dû montrer tout ce que j'étais capable de faire en danse, en aérien, tout, tout, tout. Et ils m'ont pris parce qu'il leur fallait une acrobate qui puisse remplacer le rôle d'une danseuse ballerine. Donc c'était exactement mon rôle. Sauf que quand je suis arrivé là-bas, il n'avait pas été très clair sur mon contrat et j'ai découvert ce que j'allais faire sur place. Et on m'a dit là en fait, tu vas faire du Bungee. Je dis, mais c'est quoi du bungee ? En fait, c'était du saut à l'élastique. Clairement, donc, un harnais avec des élastiques reliés à 12 mètres de haut et j'ai compris qu'il fallait que je me jette de 12 mètres de haut tous les soirs, quoi et que j'apprenne à maîtriser l'appareil, à faire des saltos avec ça.
Et ça, ça a été, je pense, la plus grande peur que j'ai dû surmonter dans toutes mes années de carrière parce que pour moi, c'était dur, même si on n'a pas forcément le vertige. C'est quand même pas courant de se jeter tous les soirs sur la scène de 12 mètres de haut.
Frédéric Mai : Effectivement, tu as plutôt l'habitude de faire des acrobaties en l'air. Mais il y avait du dénivelé à chaque fois, avec des sensations fortes.
Charlotte Sumian : C’était 5 minutes de numéro. Ça monte, ça descend. C'était vraiment intense.
Frédéric Mai : Ça me fait penser à une artiste comme ça, qui n'exerce plus de cette façon, mais qui était Pink, que tu connais sans doute. Et moi, j'ai adoré. C'était aussi de l'acrobatie aérienne, je pense ce qu'elle faisait, ce qu'elle proposait durant ses spectacles ?
Charlotte Sumian : Oui, elle en fait dans tous ses concerts. Et il y a des artistes de cirque avec elle et même elle, elle chante la tête à l'envers. J'adore ce qu'elle fait.
Frédéric Mai : C'est impressionnant.
Alors, vers ton dernier métier, ta dernière expertise qu’est le  yoga! Est-ce que tu as eu des peurs et des appréhensions entre finalement la danse, l'acrobatie et le yoga ? Ce n’est pas tout à fait pareil. Tu dois transmettre avec le yoga, on transmet, on accompagne, on accueille. C'est un peu différent.
Charlotte Sumian : Je n'ai jamais eu de peur et d'appréhension parce que pour moi, c'était naturel d'aller dans cette voie-là de transmission et je pense que c'est quelque chose qui appelle. Et moi, ça faisait quelques années déjà que ça m'appelait. Je me disais là, il faut que je me forme, il faut que je rentre dans la transmission, parce que ça me passionne. Et j'ai toujours eu envie, le jour où je le sentirai, de transmettre ça. Donc, je n'ai pas eu la peur non, j’ai eu envie de foncer.
Frédéric Mai : Excellent. Est-ce que sur ton parcours, certaines personnes ont eu un impact et une influence forte dans tes choix ?
Charlotte Sumian : Je pense, oui, bien sûr, si on reparle de ma carrière professionnelle d'artiste, il y a mon mari qui a joué un rôle énorme puisque c'est grâce à lui que j'ai découvert ça, mais pas seulement. Après, je pense que ce sont plein de personnes qui inspirent tout au long du parcours, et même si ce sont des gens qu'on voit très peu, c'est à dire que j'allais prendre des cours un peu partout dans le monde quand j'étais en tournée. Il n'y a pas une ville que je visitais sans faire, sans connaître le studio de yoga de la ville. Et donc dans tous ces studios, je rencontrais des profs différents et chacun m'ont vraiment nourri et donné envie d'aller plus loin. Donc, c'est sûr que c'est un tout. Je pense.
Frédéric Mai : Et quand tu as décidé de te lancer, a contrario, Est-ce qu’il y a certaines personnes qui ont tenté de décourager. On sait très bien que dès qu'on prend des risques, dès qu'on ose, certains vont projeter leur peur et du coup, on va se retrouver dans des incertitudes et des choix plus difficiles. Est-ce que tu as rencontré ce genre de personnes ?
Charlotte Sumian : Alors, j'ai eu de la chance parce que dans le yoga, non. J'ai été très bien entouré quand j'ai commencé ma formation, qu'avec des professeurs bienveillants qui étaient vraiment pour la communauté Yogi. Maintenant, depuis que j'enseigne, oui, je rencontre beaucoup de professeurs qui n’ont pas du tout une bonne énergie et qui ne sont pas dans le partage. Ça, je trouve ça dommage parce que du coup, ça limite. Et puis ça casse l’'image aussi du yoga, qui est vraiment sur le partage.
Mais sinon, dans mon métier artistique, oui, on m'a mis des bâtons dans les roues, j'ai passé des castings où je me suis fait recaler plein de fois. On m'a toujours dit : c’est jamais  assez bien. C'est très compliqué, la danse, parce qu'il y a beaucoup de critères qui rentrent en compte pour les castings. Donc parfois, on est trop gros, trop petits, trop minces, trop. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas, et donc, il ne faut vraiment pas se laisser décourager.
Et quand j'ai commencé l'aérien, là, ça a été un festival. Mais tu es danseuse, qu'est-ce que tu vas faire ? Et tu n'es pas acrobate ? Et voilà. Il ne faut pas se laisser décourager. Vraiment, il faut toujours s'écouter et se dire que si nous, on y croit, ça marchera.
Frédéric Mai : Super conseil, en tout cas pour ceux qui veulent oser. Et Est-ce qu’à un moment du parcours, tu t’es dis, je n'y arriverai pas et au risque de tout abandonner.
Charlotte Sumian : Oui, ça m'est arrivé beaucoup de fois d'avoir des remises en question. Je pense que c'est un petit peu la faille de tous les artistes ou de beaucoup d'entre nous en tout cas. C'est que il nous faut énormément de confiance en nous pour arriver à faire ce qu'on veut faire. Et c'est très dur parce qu'il y a plein de choses qui peuvent nous faire flancher. Il y a plein de choses qui peuvent nous faire avoir envie de renoncer, en fait.
Donc c'est dur de se dire il faut que je passe au-dessus de ça. Il faut que je me fasse confiance. Je vais y arriver, mais il y a des fois où j'ai eu envie de tout arrêter, mais à chaque fois, je me rappelais de pourquoi je faisais ça et d'où je pars surtout. Et je me suis dit non. En fait, j'ai les capacités pour le faire parce que je sais d'où je pars et je reviens de loin.
Donc, je peux y aller. Il faut voir le but final en fait. Il faut se dire que si on dépasse cette peur et ce manque de confiance en soi, peut être que ça peut déclencher des belles choses.
Frédéric Mai : Mais effectivement, dans les parcours ambitieux et les belles carrières, il y a toujours cet effet balancier qui voilà qui nous fait parfois plonger un peu dans l'incertitude. Mais quand le pourquoi est fort, effectivement, on arrive à remonter très vite et à reprendre du courant. Super!
Et quel est le moment le plus marquant de ta carrière ?
Charlotte Sumian : Il y en a beaucoup. C'est dur de résumer un moment, mais je pense, quand j'étais dans ce spectacle aquatique de Macao, ce dont on a parlé tout à l'heure, c'était très marquant comme moment, parce que j'ai dû remplacer le rôle principal, une danseuse ballerine. Donc, tout de suite, on se retrouve projeté dans un nouveau spectacle où il y a 80 artistes, tous plus talentueux les uns que les autres. Et c'est toi qui es choisie pour être la remplaçante du rôle principal.
Un mois après, il a fallu que je fasse ce rôle-là, donc ça a été beaucoup de pression et en plus, c'était un rôle où il fallait faire des entrées et des sorties sur scène sous l'eau. C'est un spectacle aquatique, donc c'était énormément de stress et de pression. Mais c'était aussi un des plus beaux moments de ma vie parce que j'ai réussi en fait, et c'était une part de fierté et d’angoisses,  les deux mélangés ce jour-là.
Frédéric Mai : Et c'est un spectacle magnifique, il faut dire. Je ne connaissais pas, je l'ai découvert à travers toi, donc je me suis permis de regarder quelques extraits. C'est magnifique.
Charlotte Sumian : Malheureusement, ça va fermer avec la suspension actuelle. Mais c'était très beau.
Frédéric Mai : Alors, est ce que tu pourrais nous partager une réussite dont tu es fière ?
Charlotte Sumian : Fière d'avoir passé le cap entre la danse et l'acrobatie, je pense. Fière d'avoir réussi à repousser mes limites un petit peu plus loin. Ça, c'est la grande fierté que j'ai, on va dire, parce que quand on est danseur, on n'est pas prédestiné à faire des mouvements difficiles comme ça. Il faut travailler pour y arriver. Vraiment beaucoup de travail.
Frédéric Mai : On sent effectivement que l'acrobatie a été un point important dans ta vie, un challenge important que tu as relevé.

Charlotte Sumian : Oui, parce que c’est arrivé tard en fait. La plupart des artistes qui font ça, ils ont commencé très jeune et moi, je me suis décidé à 24 ans, donc ça faisait un petit peu tard pour s'y mettre.

Frédéric Mai : Alors maintenant, on va parler un peu du yoga. Effectivement, tes activités de danse et d'acrobatie, je trouve qu'elles sont très cohérentes avec ce que tu fais aujourd'hui. Et à ton avis, quelles sont les trois qualités indispensables pour devenir une bonne enseignante de yoga, une bonne accompagnatrice de bien être?
Charlotte Sumian : Alors si je devais en choisir trois, je dirais que la première, c'est d'être à l'écoute de ses élèves. La première des choses, c'est ça. Avoir conscience que chaque élève en face de soi est différent et qu'on accueille chaque personne avec son passé, sa vie. Donc être très, beaucoup d'empathie aussi pour ses élèves. C'est la première des choses. La deuxième, c'est d'être passionnée. Il faut énormément de passion pour pouvoir transmettre une discipline comme le yoga, qui demande beaucoup, beaucoup d'investissement personnel. Et la troisième chose, c'est de toujours avoir soif d'apprendre.
Je pense qu'il faut toujours se cultiver et aller voir d'autres professeurs, continuer à prendre des cours, se renseigner. Pour moi, c'est ça qui fait la richesse d'un prof. C'est quelqu'un qui ne se repose pas sur ses acquis.
Frédéric Mai : D'ailleurs, c'est un peu le propre des métiers de l'accompagnement. Toujours se remettre en cause, évoluer et être en veille constante. En apprentissage constant.
Alors, tu fais yogas, tu enseignes deux disciplines de yoga le yoga Ashtanga et le yoga Vinyasa. Je ne suis pas un expert du yoga. Est-ce que tu pourrais nous expliquer la différence ?
Charlotte Sumian : Bien sûr. Alors, le Ashtanga, c'est une technique très codifiée en yoga, donc, c'est à dire qu'il existe plusieurs séquences d’Ashtanga, des séries et ce sont les mêmes partout dans le monde. Donc, en fait, si on va prendre un cours d’Ashtanga première série non modifiée, partout ce sera la même, les mêmes postures dans le même ordre, avec le même nombre de respirations. C'est une super technique qui est très, très dure physiquement. Pour vous donner une idée, moi je pratique à peine la première série et il y en a cinq, donc c'est très difficile. Et le Vinyasa, en fait, c'est beaucoup plus de liberté puisqu'on va prendre des postures de l’Ashtanga ou du Hata yoga, qu'on va pouvoir mettre dans l'ordre qu'on veut. On va pouvoir les modifier, amener des différences. Donc, c'est pour ça que chaque prof de Vinyasa, aura sa propre technique. Il n'y a pas deux cours de Vinyasa qui peut être pareil. Voilà, on peut modifier les postures même.

Frédéric Mai : Alors, bien sûr, pour être prof de yoga, tu es toujours en forme, tu dois maintenir ta forme et quel est ton secret pour être toujours en forme et toujours souriante aussi devant tes clients. Quel est ton secret ?

Charlotte Sumian : Je pense déjà à ne jamais s'arrêter pendant trop longtemps, c'est à dire qu'il faut pratiquer quotidiennement quand même. C'est la base d'un prof, c'est de ne pas s'oublier et ce n'est pas parce qu'on donne des cours qu'on ne pratique plus pour soi, et aussi l'alimentation. L'Alimentation, c'est quelque chose de très important pour moi. Je n'ai pas un régime strict. Je l'ai déjà eu pendant deux ou trois ans. J'étais végétarienne strict et je me suis rendu compte que ça ne me correspondait pas forcément, puisque ça engendrait peut être des problèmes un peu mentaux, même si mon corps allait très bien. Donc, j'ai réintégré un petit de protéines animales dans mon alimentation et ça se passe très bien. En tout cas, ce que je fais, , c'est très attention aux produits que je consomme, qu'ils soient bio, ou que je sens qu'ils m'apportent vraiment de l'énergie. Voilà.
Frédéric Mai : D'accord. Alors maintenant, qu'est-ce que tu pourrais conseiller à toutes les auditrices, tous les auditeurs, qui voudraient se lancer aujourd'hui dans une carrière artistique ou bien une carrière d'accompagnements, ou bien les deux comme toi, Qu’est ce que tu pourrais leur conseiller ?
Charlotte Sumian : Alors, je dirais de se faire confiance, premièrement, de ne pas se donner de limites, d'aller à 200% dans ce qu'on a envie de faire, mais surtout d'être bien sûr qu'on s'engage dans une bonne voie. Donc, peut être le tester et voir comment on se sent avec, si on est à l'aise ou pas. Par exemple, en ce qui concerne l'apprentissage du yoga, pour moi, c'était une voie qui est devenue facilement accessible. C'est facile aujourd'hui de devenir prof de yoga.
Ce n’est pas très compliqué, mais il faut être vraiment sûr qu'on a le bagage pour le faire. Donc, être vraiment passionné, avoir pratiqué longtemps et là, à ce moment-là, y'a plus aucun doute. On peut se lancer à 100%.
Frédéric Mai : C'est génial. Tu parles de confiance en toi. Comment on entretient la confiance en soi, justement, dans ton métier, dans ces carrières artistiques et de bien-être, qui sont importantes, puisque tu dois être finalement aussi inspirante envers les autres. Donc, obligé d'avoir cette confiance. Et pour l’acrobatie et la danse encore plus, et face à un public. Comment as-tu travaillé ça toi?

Charlotte Sumian : Le yoga m'a beaucoup aidé, vraiment, beaucoup, beaucoup, beaucoup, parce que je me suis rendu compte de la différence, de ma mentalité entre avant et après avoir commencé le yoga. Donc, c'est juste que c'est une discipline qui permet d'être fière de soi et d'avoir confiance en soi par des petites choses. Le fait d'arriver à faire des postures, rien que ça, ça peut suffire déjà à donner un petit peu plus confiance en soi. Et il ne faut pas hésiter à se mettre dans sa bulle, à faire un peu de méditation ou un peu de visualisation même.
Ça aide, ce genre d'exercices qui permettent de se recentrer et surtout ne pas écouter les autres.

Frédéric Mai : Tu as raison, ne pas écouter ce qui ne vous appartient pas, c'est vrai.
Est-ce que tu as une piste que tu pourrais partager avec tous ceux qui n'osent pas se lancer, justement ?
Charlotte Sumian : Pour tous ceux qui n'osent pas se lancer, je pense qu'il faudrait peut-être faire un petit peu d'accompagnement vers la voie de se retrouver soi-même, déjà, essayer de retrouver un petit peu qui on est, au fond de nous-mêmes, et juste se rendre compte qu'on a toutes les ressources nécessaires en nous pour y arriver. C'est juste pour ça qu'on n'ose pas, c’est parce que parfois, on n'a pas pris conscience que toutes les clés sont en notre possession. On cherche les clés ailleurs, on est perdu, on veut de l'aide.

On se dit que c'est en faisant ça qu'on va arriver. Non. Faut juste se dire qu'on a toutes les capacités pour le faire. Il faut juste un petit peu y croire.

Frédéric Mai : C'est exactement ça, et tu as raison, un petit accompagnement, parfois, ça permet de débloquer tout ça et prendre conscience de tout ce potentiel et renouer avec le rapport à soi-même.
Charlotte Sumian : Oui, quand c'est quelqu'un de bienveillant qui donne ces conseils-là, si c'est pour le bien être de la personne, c'est forcément positif.
Frédéric Mai : Bien sûr. Je vais te poser une question très actuelle : Depuis le début de la pandémie de la Covid, toutes les activités en présentiel sont donc quand même assez fortement diminuées. Alors toi, qu'est-ce que tu as mis en place en tant que professionnelle pour continuer à offrir au plus grand nombre ton accompagnement et ton expertise ?
Charlotte Sumian : Ça n'a pas été facile parce que c'était nouveau pour tout le monde. Mi-mars, on a été confiné, donc j'ai utilisé mes réseaux sociaux, notamment la plateforme Instagram, pour continuer à donner des,  et j'ai fait beaucoup de live, comme beaucoup de profs de yoga. C'est comme ça que j'ai commencé à donner plein de cours gratuits sur cette page-là. Et du coup, ma communauté a vu que j'étais encore présente malgré ce qui se passait. Donc ensuite, on a basculé sur des cours sur Zoom dès la sortie du confinement.
J'ai fait beaucoup de cours sur Zoom. J'ai créé trois programmes en ligne également qui sont disponibles sur Instagram. J'ai été contacté par des plates formes de e-learning en ligne. Donc voilà, on fait ce qu'on peut pour essayer de continuer à partager ce qu'on sait. Et sincèrement, je suis agréablement surprise par les coachings en ligne puisque mes élèves sont très heureux de pouvoir recevoir ça de chez eux. Moi-même, j'ai suivi une formation pendant cette période-là et ça s'est très bien passé.
Frédéric Mai : Tu as raison. C'est vrai que ça, ça permet de se renouveler. Je pense que l'ère du digital, on ne pourra pas passer à côté, qu'on soit dans le yoga, qu'on soit dans l'accompagnement divers et variés.
Et comment on vit alors une cours de yoga en ligne ? Je n'ai jamais suivi un cours de yoga en ligne. Comment ça se vit par rapport à un cours en présentiel ?
Charlotte Sumian : Alors, ça dépend si c'est sur Zoom. Moi, je suis en face et j'ai tous les élèves devant moi, donc je peux les corriger. Je n’accepte pas plus de 12 élèves comme ça, je vois tout le monde et je corrige donc ça, ça se passe très bien. Après, si ce sont des cours préenregistrées, je donne le cours comme si j'étais face à toute une classe. Et les personnes qui le suivent se sentent quand même bien guidées parce que j'essaye de toujours de donner des corrections comme si j'avais les élèves sous les yeux, même si je ne les vois pas.
J'imagine les erreurs qu'ils pourraient faire et ça se passe assez bien. Mais c'est quand même mieux d'avoir un visuel avec Zoom, c'est quand même pratique.
Frédéric Mai : OK, merci pour ce partage. Et pour conclure, quel message tu souhaiterais délivrer à tous ceux qui souhaitent oser leur vie et vivre de leurs rêves. Un dernier message, tu en a déjà délivré un tout à l'heure.
Charlotte Sumian : Oui, c'est vrai que j'en ai déjà dit pas mal, mais ça, ça reprend ce que j'ai dit. Faites-vous confiance en premier. Personne d'autre ne va croire en-vous à votre place. Il ne faut pas écouter ce que les autres vont vous dire et vous décourager. Par contre, servez-vous de ceux qui vont vous encourager parce que justement, ces gens-là vont donner de leur énergie pour vous pour vous booster. Donc, servez-vous de ces énergies positives, mais dites-vous bien que l'on n'a qu'une vie.
Charlotte Sumian : Donc, si vous n’osez pas aujourd'hui, peut être que la chance ne se reproduira pas. Allez-y à 100%, à 200%.
Frédéric Mai : Merci, merci Charlotte. Et ben, si tu veux bien, on a presque terminé et nous allons terminer par notre petit instant questions-réponses flash. Je vais te poser des toutes petites questions et tu me réponds du tac au tac. D'accord ?
Charlotte Sumian : OK, ça marche.
Frédéric Mai : Si tu étais un animal, tu serais…
Charlotte Sumian : Un lapin
Frédéric Mai : Plutôt entrée au dessert.
Charlotte Sumian : Entrée
Frédéric Mai : Une qualité que tu sais voir chez toi.
Charlotte Sumian : La patience
Frédéric Mai : Le souvenir d'une bonne odeur de ta jeunesse
Charlotte Sumian : La lavande
Frédéric Mai : Plutôt Mozart ou les Rolling Stones
Charlotte Sumian : Mozart
Frédéric Mai : Plutôt mer ou montagne mer
Charlotte Sumian : Mer
Frédéric Mai : Et si tu étais une émotion, tu serais…
Charlotte Sumian : L'amour
Frédéric Mai : L'objet dont tu ne peux pas te séparer
Charlotte Sumian : Mon doudou, à 30 ans
Frédéric Mai : Et justement le nom de ton doudou
Charlotte Sumian : Panpan, un lapin.
Frédéric Mai : C'est le même que celui de ton enfance ?
Charlotte Sumian : Oui, malheureusement, j'ai honte.
Frédéric Mai : Non, mais c'est très bien, tu vois, là, tu as été prise en flagrant délit.
Plutôt entrecôtes frites ou tofu salade
Charlotte Sumian : Je ne peux pas le tofu, mais salade oui
Frédéric Mai : OK, le mot grossier que tu utilises le plus
Charlotte Sumian : Putain
Frédéric Mai : Il est très populaire celui-là
Plutôt pleine nature ou centre-ville
Charlotte Sumian : pleine nature maintenant
Frédéric Mai : Et bien écoute. Merci Charlotte. Et pour terminer, je te poserai encore une dernière question : quels sont tes projets pour cette année ?
Charlotte Sumian : Cette année, à part devenir maman, le projet, ça serait de voir s'il y a une perspective de remonter sur scène. Je pense que j'aurais envie et que je serais encore apte à remonter sur scène après la grossesse. J'aimerais beaucoup continuer à vivre de ma passion pendant trois ou cinq ans. Et si ce n'est pas le cas, le projet sur le long terme, c'est d'ouvrir Ma salle de yoga, évidemment. C'est le projet qui me tient le plus à cœur, c'est de pouvoir faire un centre qui me ressemble pour accueillir tous les élèves.
Frédéric Mai : Génial. Et ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais rajouter ?

Charlotte Sumian : Non, c'était très complet.

Frédéric Mai : C'est génial, c’était effectivement complet. Et bien je te remercie du fond du cœur pour ton authenticité.

Charlotte Sumian : Merci beaucoup. Merci Frédéric. C'était un plaisir de partager avec tous les auditeurs et avec toutes les personnes qui suivent cette chronique qui est très intéressante, je trouve.
Frédéric Mai : Merci à toutes, merci à tous, merci à toi Charlotte, et retrouver Charlotte sur son site Internet : charlottesumian.com, sur sa page Facebook, sur Instagram et vous aurez tous les liens dans la description de cet épisode.  Rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode de ma vie. Prenez soin de vous, je vous embrasse, Bye-Bye.

Merci pour votre attention. C'était Frédéric Mai pour l'émission Oser Ma Vie. Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux ou sur mon site Internet Coaching-personnel.fr.
Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à réagir en commentaires ou de laisser un petit audio, ou à lever le pouce pour aimer ce podcast.
Enfin, je reste disponible pour vous donner toutes les informations sur mes accompagnements Oser Ma Vie, Oser mon job et Oser mon business, et établir avec vous un plan d'action personnalisé. Prenez soin de vous et à très bientôt.


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